Comment instaurer un vrai dialogue avec son enfant (même en pleine tempête émotionnelle)
- Claire Bloch
- 6 sept.
- 3 min de lecture
On aimerait que nos enfants nous parlent de ce qu’ils ressentent, de ce qui les tracasse ou les met en colère… mais parfois, ça tourne au clash, aux cris, ou au mutisme. Résultat : on se sent impuissant, et eux repartent avec leur colère intacte.
Aujourd’hui, je vous propose une approche très concrète pour transformer ces moments de tension en véritables temps de communication, et même aller plus loin en intégrant des petites activités pour développer l’attention et ramener le calme.
Créer un espace sécurisé pour parler
Un enfant ne se confie pas n’importe où, n’importe quand. Instaurer un moment de dialogue, c’est d’abord poser un cadre rassurant :
Éteignez la télé et rangez le téléphone.
Installez-vous dans un endroit calme.
Prévenez votre enfant : « J’aimerais qu’on se prenne un petit temps pour parler tous les deux. »
Astuce : Un petit rituel (boire un chocolat chaud, s’installer sur le canapé avec un plaid) peut aider à rendre ce moment attendu et agréable.
Oser parler… sans juger
Exprimer sincèrement ce qu’on ressent est une clé. Utilisez le “je” plutôt que le “tu” accusateur.
« Je me sens inquiète quand tu ne rentres pas à l’heure »
plutôt que « Tu es toujours en retard ! »
Le but n’est pas de chercher un coupable, mais de mettre des mots sur ce qui se passe et d’ouvrir la porte à son ressenti à lui.
Accueillir ses émotions sans les étouffer
Votre enfant peut réagir fort : pleurer, s’énerver, vous répondre sèchement.
Plutôt que de couper court, restez dans l’écoute :
Reformulez : « Tu es en colère parce que… »
Montrez que vous avez compris, même si vous n’êtes pas d’accord.
Cela ne veut pas dire tout accepter : vous pouvez poser un cadre (« Je comprends que tu sois en colère, mais je ne tolère pas que tu me cries dessus »).
Introduire des micro-activités pour apaiser
Parfois, avant de pouvoir parler, il faut aider l’enfant à revenir au calme.
Voici deux idées simples à mettre en place :
Bouger pour décharger : proposez un moment de défoulement (courir dans le jardin, faire 10 sauts de grenouille, danser sur une musique). L’enfant dépense son trop-plein d’énergie et son cerveau peut se remettre en mode écoute.
Respirer ensemble : installez-vous face à face et faites trois grandes respirations profondes. Vous pouvez imaginer « souffler les nuages » ou « gonfler un ballon ».
Ces moments aident à reconnecter l’enfant à son corps et à son attention. Ils sont aussi utiles en cas d’hyperactivité.
Chercher ensemble une solution
Quand chacun a pu exprimer ses besoins, proposez :
« Qu’est-ce qu’on pourrait faire pour que ça se passe mieux la prochaine fois ? »
L’enfant devient acteur de la solution.
Vous pouvez noter les idées dans un petit carnet familial, cela permet d’y revenir et de voir si la solution a fonctionné.
Valoriser les efforts
Ne sous-estimez pas la puissance d’un simple :
« Merci d’avoir partagé ça avec moi. Je sais que ce n’était pas facile. »
Cela renforce la confiance et donne envie de rejouer le dialogue la prochaine fois.
Les activités de l’attention : un bonus à tester
En dehors des crises, il est très utile de stimuler l’attention de votre enfant. Cela peut passer par :
Des jeux de repérage : trouver des objets ronds dans la maison, chercher toutes les choses d’une couleur précise lors d’une balade.
Des moments d’évocation : « Raconte-moi le plus beau moment de ta journée » → cela stimule l’imaginaire et la mémoire.
Des activités sensorielles : écouter les sons de la nature, sentir différentes odeurs (épices, fruits).
Ces activités peuvent se faire à l’intérieur ou en extérieur, l’important étant de fixer un objectif simple et d’accompagner l’enfant dans la démarche.
Le mot de la fin
Dialoguer, ce n’est pas éviter le conflit. C’est oser l’affronter sans blesser, pour que chacun ressorte plus apaisé. En y ajoutant des activités d’attention et de respiration, vous aidez votre enfant à se reconnecter à lui-même, et vous transformez un moment difficile en une opportunité de grandir ensemble.
📝 Petit exercice pour la semaine
Planifiez un moment d’échange avec votre enfant.
Commencez par 5 minutes de jeu de mouvement ou de respiration pour calmer l’atmosphère.
Prenez un sujet simple à discuter (l’organisation du soir, un petit conflit avec un frère ou une sœur).
Écoutez-le sans l’interrompre.
Élaborez une petite solution à tester.
Revenez dessus quelques jours plus tard pour ajuster.





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