top of page
Rechercher

Les violences éducatives : un sujet qui pique, mais qu’on ne peut plus ignorer

Quand on parle de violences éducatives, ça fait tout de suite monter la température. Ce terme choque, irrite, dérange. Et on peut comprendre pourquoi : comment l’idée de violence pourrait-elle se mélanger avec celle d’éducation ? Pourtant, ce n’est pas juste un effet de langage. Derrière ces deux mots se cache une réalité qu’on a longtemps minimisée, voire ignorée.


Alors, si on en parlait, mais sans jugement, juste entre nous ? Parce que, soyons honnêtes : on veut tous bien faire, mais on n’a pas toujours les clés pour y arriver.


Violence éducative : vraiment ? C’est pas un peu exagéré ?


Le terme est dur, et c’est voulu. On ne parle pas seulement des grandes violences qu’on dénoncerait tous, mais aussi de ces petits gestes ou mots du quotidien qu’on ne remet pas toujours en question : une tape sur la main, un cri, une punition qui rabaisse. Des choses que beaucoup d’entre nous ont subies, et qu’on a parfois fini par trouver « normales ».


Mais voilà, normal ne veut pas dire bon. Une tape reste une tape, et un cri peut blesser plus qu’on ne l’imagine.


Et le mot “violence”, aussi inconfortable qu’il soit, est là pour qu’on ouvre les yeux. Pas pour juger les parents, mais pour montrer que même des intentions éducatives peuvent laisser des traces.


« Ce que l’on considère aujourd’hui comme éducatif était hier considéré comme disciplinaire. Le progrès commence par nommer. »
— Alice Miller, psychothérapeute

Pourquoi on fait ça, même si on sait que ce n’est pas top ?


Franchement, soyons honnêtes : personne ne se lève le matin en se disant « Aujourd’hui, je vais crier sur mes enfants ». Alors pourquoi ça arrive encore ?


1. Parce qu’on fait avec ce qu’on a appris


On répète souvent ce qu’on a vécu. Si on a grandi avec des « Un enfant, ça se corrige ! », il est difficile de penser autrement. Et même si on veut faire différemment, ça demande du temps pour changer des réflexes profondément ancrés.


2. Parce qu’on est fatigués, débordés


Être parent, c’est épuisant. Entre le boulot, les lessives, et les nuits hachées, on manque parfois de patience. Et dans ces moments-là, les réactions instinctives – comme crier ou punir – prennent le dessus.


3. Parce que c’est ce que la société attend


Dans certaines cultures ou familles, un parent qui « laisse faire » est vu comme faible. Résultat, on se sent obligé de montrer qu’on « tient la barre ». Mais tenir la barre ne veut pas dire frapper ou hurler.


Est-ce que ça fait vraiment mal, ces petits gestes ?


On se dit souvent : « Une petite fessée, ça ne l’a jamais tué. » Peut-être pas, mais est-ce qu’on veut vraiment que la barre soit « tant que ça ne tue pas, c’est bon » ?


Les études montrent que même les violences dites « légères » – les cris, les tapes – ont des impacts. Pas forcément visibles sur le moment, mais sur la durée :


Ça fait peur : L’enfant se tait ou obéit parce qu’il a peur, pas parce qu’il comprend.


Ça abîme la confiance : Si mon parent peut me faire mal, comment je peux me sentir complètement en sécurité avec lui ?


Ça enseigne la violence : Si on me tape pour m’apprendre, alors taper devient un outil « normal » pour résoudre les conflits.


Mais alors, on fait quoi quand on craque ?


C’est facile de dire « il ne faut pas crier, il ne faut pas taper ». Mais dans la vraie vie, on fait quoi quand on est à bout ? Parce que ça arrive à tout le monde.


1. Prendre du recul


Parfois, il vaut mieux s’éloigner cinq minutes que dire ou faire quelque chose qu’on regrettera. Allez dans une autre pièce, respirez.


2. Changer de regard


Votre enfant n’est pas contre vous. S’il se roule par terre au supermarché, ce n’est pas pour vous rendre fou. C’est juste qu’il gère mal ses émotions, et il a besoin que vous restiez son phare dans la tempête.


3. Chercher des outils


On n’a pas toujours grandi avec des exemples d’éducation respectueuse, alors il faut apprendre. La méthode Gordon, la communication non violente, ou même juste parler avec d’autres parents peuvent donner des idées pour faire autrement.


4. S’excuser quand on dérape


C’est humain de craquer. Mais dire « Je suis désolé d’avoir crié, ce n’était pas juste » apprend à votre enfant que les erreurs peuvent être réparées. Et ça renforce votre lien.


C’est grave, docteur ?


Non, ce n’est pas grave de faire des erreurs. Ce qui compte, c’est de vouloir progresser.


Personne ne vous demande d’être parfait. Ce qu’on vous propose, c’est de regarder les choses en face, de vous demander si certaines pratiques mériteraient d’être repensées, et de faire des petits pas vers autre chose.


« La bienveillance envers ses enfants commence par la bienveillance envers soi-même. »
— Catherine Gueguen, pédiatre

Le mot de la fin : Un chemin, pas un sprint


Être parent, c’est un boulot à plein temps, sans mode d’emploi et avec une tonne d’émotions. Ce n’est pas toujours beau, ce n’est jamais parfait, mais ça peut être incroyablement enrichissant si on accepte de regarder nos pratiques avec sincérité et sans se flageller.


Alors non, on ne va pas régler le problème des violences éducatives du jour au lendemain. Mais chaque petite prise de conscience, chaque cri retenu, chaque geste d’amour posé est une pierre de plus sur le chemin d’une parentalité plus douce, plus respectueuse. Et ça, c’est déjà énorme.

 
 
 

Commentaires


alloparentsbobo.fr

© 2023 par Allo Parents Bobo. Créé avec Wix.com

bottom of page