Votre enfant raconte-t-il vos peurs ?
- Claire Bloch
- 9 déc. 2024
- 3 min de lecture
Les enfants ont une capacité fascinante à ressentir et à refléter l’environnement émotionnel dans lequel ils grandissent. Ce qui peut être une véritable source de lumière dans leur développement peut parfois devenir un miroir troublant, révélant des peurs ou des blessures que nous-mêmes, en tant que parents, n’avons pas totalement affrontées. Et si votre enfant, sans le vouloir, exprimait vos propres craintes ?
Les peurs familiales transmises
Imaginez une mère qui, enfant, avait peur du noir. Des années plus tard, elle découvre que son propre enfant refuse catégoriquement d’entrer dans une pièce non éclairée, même si elle n’a jamais mentionné sa phobie passée. Cela vous semble familier ? Les enfants peuvent être comme des antennes, captant des émotions, des comportements et même des non-dits, qu’ils intègrent comme s’ils leur appartenaient.
Comme le souligne Carl Gustav Jung : « Ce que l’on ne veut pas savoir de soi-même finit par arriver de l’extérieur comme un destin. »
Identifier vos propres peurs
Mais alors, comment savoir si votre enfant reflète vos propres peurs ?
Certains indices peuvent vous mettre sur la piste :
• Votre enfant semble réagir de manière excessive à des situations qui, objectivement, ne sont pas menaçantes.
• Vous ressentez un malaise inexplicable face à certaines de ses réactions.
• Ses comportements évoquent des souvenirs ou des émotions non résolues de votre propre enfance.
Petit truc : accueillez la peur sans jugement
Quand un enfant exprime une peur, évitez de la minimiser (“Ce n’est rien, arrête d’avoir peur”) ou de la rationaliser immédiatement. Prenez un moment pour l’accueillir, comme une émotion à part entière. Une phrase simple peut apaiser :
“Je vois que cette situation te fait peur. Veux-tu qu’on en parle ou qu’on trouve une solution ensemble ?”
Ce moment de connexion peut non seulement rassurer votre enfant, mais aussi vous offrir une opportunité d’explorer vos propres émotions.
Guérir ensemble
Travailler sur ses peurs n’est pas seulement bénéfique pour le parent, mais aussi pour l’enfant.
Libérez-vous de certains schémas émotionnels grâce à ces quelques étapes :
1. Identifiez vos propres peurs non résolues.
2. Parlez-en à une personne de confiance ou à un professionnel.
3. Apprenez à différencier vos peurs de celles de votre enfant.
En prenant conscience de ce que vous portez, vous pouvez briser la chaîne et offrir un espace émotionnel plus léger à votre enfant.
Petits trucs au quotidien
• Les rituels sécurisants : Si votre enfant a peur, installez un rituel qui lui procure un sentiment de sécurité (une veilleuse, un câlin avant de dormir, une petite boîte à secrets pour ses peurs).
• La boîte à mots rassurants : Créez ensemble une boîte où il peut glisser des phrases ou des images qui le rassurent.
• Le jeu du miroir inversé : Invitez-le à imaginer ce que son “super-héros intérieur” dirait à sa peur.
Le mot de la fin
Les peurs, qu’elles soient exprimées par votre enfant ou par vous, ne sont pas des ennemies. Ce sont des messages. Peut-être maladroits, mais toujours porteurs d’une vérité à explorer. En travaillant ensemble sur vos peurs, vous et votre enfant pouvez grandir et avancer avec plus de sérénité.
Petit exercice pratique
Prenez une feuille de papier et tracez deux colonnes.
1. Dans la première, notez les peurs que votre enfant exprime régulièrement.
2. Dans la seconde, réfléchissez si ces peurs ont un écho dans votre propre passé ou présent.
3. Posez-vous cette question : « Que puis-je faire pour alléger cette peur en moi et pour mon enfant ? »
Ce simple exercice peut être le point de départ d’une libération émotionnelle mutuelle, renforçant encore davantage le lien unique qui vous unit.





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